le nationalisme

... il y a nationnalisme et nationnalisme...

Le nationalisme est un courant idéologique
issu de la campagne boulangiste des années 1886. Celle-ci a ouvert une
nouvelle voie en suscitant l'espoir d'un pouvoir fort. Ralliant républicains
et socialistes qui jugent la république trop modérée, le
ministre de la guerre Georges Boulanger obtient une grande popularité
auprès des revanchards désireux de reprendre les territoires d'Alsace
et de Lorraine mais aussi des milieux conservateurs désireux d'un pouvoir
autoritaire. Son activité l'avait conduit à fonder en 1882 avec
Paul Déroulède (1846-1914), Alfred
Naquet (1834-1916) et Henri
Rochefort (1831-1913) la Ligue des Patriotes. Leur parti bénéficie
du climat désastreux des affaires de la présidence Grévy.
Avec le soutien des partis royalistes et bonapartistes qui espèrent rétablir
la monarchie, avec aussi le soutien de la population de Paris, l'épisode
boulangiste débute le 27 janvier 1889 lorsque le général
Boulanger est élu à Paris lors d'une élection partielle
et que ses fidèles lui offrent de prendre d'assaut le palais de l'Elysée,
ce à quoi il se refuse préférant attendre les élections
de l'automne (Joseph
Reinach. Les Petites Catilinaires. La foire boulangiste. - Paris, Victor
Havard, 1889). Conscient du risque de coup d'Etat, le gouvernement républicain
interdit la Ligue des Patriotes qui réapparaîtra en 1899 sous le
titre de Ligue de la patrie française. Le Parti national (boulangiste)
connaît parallèlement un échec électoral. Parmi ses
rares élus,
Maurice Barrès (1862-1923) reconstituera la Ligue en 1914 sur les
mêmes bases et la dirigera jusqu'en 1923.

Avec le lancement du journal l'Action française
en 1899, le nationalisme français s'invente un vecteur déterminant qui,
de l'affaire Dreyfus à la Première guerre mondiale, permettra aux
idéologues et aux tribuns de s'exprimer. Le nationalisme connaît en
effet un développement déterminant avec l'affaire Dreyfus et une
occasion de se structurer en intégrant patriotes, boulangistes,
antisémites, royalistes, bonapartistes et antidreyfusards mais aussi
socialistes et membres de l'extrême-gauche qui, à l'instar de Georges
Sorel dans les années 1909-1912, se rapprochent de l'extrême-droite.